
J'en ai pris au total pour 15 piges, 15 putains d'piges derrières des barreaux.
J'ai enchaîné les taffes pour survivre, survivre au temps qui ne cesse de tourner.
Un tel gâchis pour d'la bouffe et de l'eau, de l'eau c'est tout ce que je souhaitais.
Un jour tout va bien tu t'éclates, tu t'éclates et les keufs débarquent.
Menottes aux poignets ils t'embarquent, t'embarquent comme si t'étais terroriste.
J'ai vu ma femme et mes gosses pleurer, pleurer ma disparition et mon absence.
J'ai dit à mon fils de bien s'occuper, s'occuper de sa mère et de ses frères.
En taule j'ai pleuré toute ma famille, ma famille qui vit dans le besoin.
Une fois sorti de cet enfer, cet enfer d'innocents qui comme moi,
ne voulait que survivre à ce monde, ce monde qui part en couilles.
J'ai connu des amis meurtris, meurtris pour avoir voulu sauver une vie.
Là où je vis il n'y a pas d'erreurs, d'erreurs possibles où tu finiras dead.
En revenant au bled après des années, des années passées à l'aimer,
ma famille m'a rejeté le regard noir, noir de la haine qu'elle me portait,
pour les avoir abandonné, abandonné sans aide et sans argent.
J'ai quitté le ghetto sans me retourner, me retourner pour un adieu.
Je connais désormais la souffrance, la souffrance de vouloir recommencer.
Pour oublier ma life j'me fight, j'me fight la journée et la night.
Je veux retourner à l'ombre, à l'ombre du monde et disparaître.
POETIK32, Posté le mercredi 02 août 2017 09:00
Très beau texte bien écrit comme toujours et surtout réaliste