Schizophrénie
Artistes schizophrènes
Sexualité et Schizophrénie
Les symptômes de la schizophrénie
L'amour peut-il encore rendre fou ?
Démystifications de la folie dans son contexte social


Prenons pour exemple Marie, fille de bonne famille, choyée et aimée de tous.
Elle pensait que sa vie en serait toujours ainsi, remplie de bonheur sans remous.
Or elle tomba malade. Elle pense être banale, fait sauter tous les verrous,
on la qualifie de "fou à lier", "fou furieux", être "fou de joie" serait-il tabou...
Ne dit-on pas pourtant qu' "il n'y a point de génie sans un grain de folie” ?
Son monde est changeant quand le leur lui paraît détraqué. Parfois elle oublie,
qu'elle n'est plus elle-même, elle accepte l'autre mais pas ses propres lubies.
L'amour est-il la raison de son état qui résonne à l'égal de son écholalie ?
Elle décrit le préambule comme une rencontre irréelle, pratiquement surnaturelle,
l'attirance qu'elle ressentait tenait presque du divin, innocente tantôt criminelle,
c'était le destin. Cet homme qu'elle ne connaissait pas, dans une attente perpétuelle,
nuit et jour à jouir de cette addiction, relation charnelle mêlée aux crises existentielles.
C'était une convaincue de sa fidélité, malgré les preuves et la distance bien réelles.
Obnubilée par sa présence, sa santé et son existence, elle en devint paranoïaque.
Elle délira si bien que s'intensifièrent ses crises psychotiques et son rythme cardiaque.
Prises d'hallucinations dés qu'il s'éloignait un peu trop longtemps, le corps craque.
Apathique le lundi, dynamique mercredi, week-end esseulé est le plus démoniaque.
Sa condition irrationnelle, elle l'aimait de même qu'elle le détestait à en être maniaque.
Il s'éclipsa un beau matin de printemps, la douceur laissa place à la douleur.
Sans jamais donner de nouvelles, elle se mit à déambuler heures après heures,
quand elle ne restait pas sur le perron, les yeux dans le vague avec torpeur.
L'épilogue tant attendu la conduisit à chercher le pardon de son seigneur !
Le sevrage telle une droguée est à jamais le témoin de sa fragilité qui l'aurait traumatisé.
Moralité, ce n'est ni l'aide de ses proches, ni de ses amies, qui l'ont jugé, catalogué,
qui éteindront la confusion mentale qui s'est emparée des braises qu'il avait attisé.
J'ai peut-être atténué mes souvenirs, oublié d'aimer, mais pas d'être malade, d'être schizophrène...


- La folie peut se définir comme la démence ou le dérèglement mental. On différencie plusieurs types de troubles mentaux et on en vient donc à se demander où se situe la frontière entre le comportement d'une personne marginale voir particulièrement exubérante et des troubles mentaux bien réels.
- Un "fou" serait une personne ayant des facultés psychiques ou parapsychiques plus ou moins importantes (empathie, médiumnité, chamanisme...), qui d'une part ignorerait ce qu'il fait (inconscience, dépersonnalisation ou autres troubles), et d'autre part ne maîtriserait pas bien ou seulement en partie ses facultés.
- On dit que la folie amoureuse n'a qu'un temps. En général, l'amour peut faire sauter tous les verrous. Mais il n'est alors qu'un déclencheur. Nul ne devient « fou » qui ne l'était déjà, de manière latente, invisible parfois. Ce qui n'est guère rassurant, car comment savoir avant de plonger, l'ampleur de notre fragilité ? L'amour procure des émotions si puissantes qu'il peut servir de révélateur des fragilités, des failles d'une personnalité, voire carrément être le déclencheur de pathologies psychiatriques.
- L'amour fou est une révélation, une évidence. On reconnaît l'autre et on ne se reconnaît plus. Même si l'autre n'est absolument pas « notre genre », même s'il est exactement l'inverse de ce qui serait « bon » pour nous, on le « reconnaît ». En revanche, on ne se reconnaît plus, incapable de résister, dépossédé soudain de toute volonté. Au-delà du rationnel, toutes celles et ceux qui ont déjà été « fous d'amour » jonglent avec le vocabulaire du surnaturel : « magie », « envoûtement », « miracle », « possession »... Il n'y a pas de mot pour décrire cette impression à la fois délicieuse et nauséeuse de s'échapper à soi-même, d'être soudain capable du pire comme du meilleur, d'être transcendé. Il s'agit d'une addiction des corps, des c½urs, d'une obsession, d'une métamorphose, mais aussi d'une compulsion, régression, hallucination, paranoïa... tout le lexique de la psychiatrie peut y passer. C'est un état d'obnubilation autour d'un unique objet, qui n'est pas sans rappeler les mécanismes de l'addiction : un plaisir (un être) unique a pris toute la place, il est devenu indispensable à notre stabilité intérieure, responsable de tout notre bonheur et de toute notre souffrance bien au-delà du raisonnable.
- En amour, ce sont surtout les femmes qui en sont victimes car elles ont une plus grande capacité à se donner sans réserve que les hommes.
- Témoignage d'une femme qui parle d'amour fou : "plus il retardait notre rencontre, plus mon désir flambait. Le jour où il est finalement venu chez moi, j'étais déjà toute à lui. Mes copines étaient inquiètes. Moi pas. Cet inconnu dominant qui débarquait pour me faire l'amour, ça me comblait. J'ai rarement joui comme avec lui. Cet homme dont je ne savais rien (ni son vrai nom, ni sa vraie adresse, ni son boulot...) a déclenché en moi une addiction qu'il a entretenue en virtuose pendant plus d'un an : tout à moi quand il était avec moi, mais tout aussi imprévisible, insaisissable. Je ne savais jamais, quand il refermait la porte, quand je le reverrais. Ce qui me rendait littéralement folle de lui. Quand il a définitivement disparu, j'ai vécu un vrai sevrage. Je ne pense pas que l'héro puisse être pire."
- La dénomination « psychose » rassemble l'autisme, la schizophrénie, la maniaco-dépression, les délires chroniques... Dépression, Addictions liés à la consommation de drogues ou d'alcool, anxiété, phobies, troubles de comportement alimentaires, troubles schizophréniques, bipolaires ou borderlines sont des exemples de troubles psychique.
- La schizophrénie peut se définir par le fonctionnement anormal de certains circuits neuronaux du cerveau. Ce n'est ni une maladie de l'âme, ni un manque de volonté, ni une double personnalité mais bien un trouble mental sévère et chronique qui se caractérise par des distorsions de la pensée, des perceptions, des émotions, du sentiment de soi et du comportement. La schizophrénie (normalement on devrait dire "les schizophrénies" puisqu'il en existe plusieurs formes différentes) est un mot inventé par la psychiatrie pour désigner ce qui est, après avoir dépassé le stade de la conception de simples "troubles" ou désordres de la pensée et de la psyché, rien d'autre que des facultés psychiques plus ou moins poussées (en intensité), mais qui ne sont ni maîtrisées par la personne, ni même étant perçues comme telles.
- Les symptômes de la schizophrénie sont nombreux. La recherche n'a pas mis en évidence de facteur unique, on pense qu'une interaction entre des gènes et un certain nombre de facteurs environnementaux peut être à l'origine du trouble. Des facteurs psychosociaux contribuent à la maladie comme n'importe quelle forme de traumatisme, qui développe des mécanismes de défense intellectuels et psychiques important, dans une optique de survie. A force de craindre pour chaque acte ou parole énoncée, d'abord par sa famille proche puis par extension par autrui, il va entamer un calcul (ou un réflexe) de remise en cause des assertions par la contradiction systématique, au lieu de passer outre en cherchant à avancer. Ce conflit est souvent construit pendant l'enfance, du fait d'une prédisposition à une certaine fragilité psychologique, puis devient le mode de pensée normal du souffrant, jusqu'à l'aliénation mentale. Parmi ces symptômes on y trouve : hallucinations, délires, convictions inébranlables ou fausses malgré l'existence de preuves contraires, incapacité d'agir, sautes d'humeur, comportement désorganisé (conduites irrationnelles comme des déambulations sans but, des marmonnements ou des rires sans interlocuteurs, une apparence insolite, une négligence de soi, un aspect mal soigné), troubles cognitifs (troubles de l'organisation de la pensée et de l'attention, problèmes de concentration, troubles de la mémoire), mouvements répétitifs, difficultés à tenir une conversation (propos incohérents ou sans pertinence, langage incohérent et incompréhensible, répétition de phrases sans suite), perte du plaisir, isolement, comportements inhabituels (la personne ne supporte pas la pénombre, le bruit, ou simplement la vie des autres) ou encore troubles des émotions (apathie ou perte d'énergie : la personne néglige son hygiène et son apparence personnelle).
- Echolalie : impulsion morbide à répéter, en écho, les derniers mots des phrases entendues, parfois les phrases entières.
- La stigmatisation, les discriminations et les violations des droits fondamentaux des personnes atteintes sont courantes.
- On peut soigner la schizophrénie, rare est la guérison. Pour cela, médicaments et appui psychosocial, accompagnement dans la vie quotidienne, assistance pour le logement et les emplois protégés, former le personnel des soins de santé primaires ou encore éduquer le public pour diminuer stigmatisation et discriminations est efficace et nécessaire. Car le manque d'accès aux services de santé mentale est un problème important. »